Un des canons de 149 italiens
A la suite de l'armistice de juin 1940, la commission d'armistice franco-italienne de Turin obligera l'armée française à démilitariser une zone de 50km de profondeur le long de la frontière. De plus, la commission obtint la livraison de tous les matériels d'artillerie présents en juin 1940, pièces de forteresse incluses et le démantèlement des réseaux de barbelés des ouvrages. Les matériels d'artillerie livrés n'ont par la suite jamais été retrouvés. Probablement pour un motif technique, les pièces des tourelles et les mortiers sont restés en place.
Jusqu'en 1942, les ouvriers civils du Génie continuèrent l'entretien des ouvrages, se bornant à de la surveillance et à quelques rares séances de fonctionnement des centrales, les ingrédients se faisant rares.
En 1942, lors de l’invasion de la zone sud les Italiens occupent l’ouvrage mais ne le réarment pas. Sospel, et plus précisément le col Saint Jean est choisi comme PC de leur IVème armée. Lors de l'armistice du 8 septembre 1943, les troupes italiennes quittent précipitamment Sospel, abandonnant une batterie complète de canons de 149 dans le voisinage de l'ouvrage.
Les GIs ŕ l'Agaisen
Après 1943 ce sont les Allemands qui l’occupent jusqu’en octobre 1944.
Plusieurs témoignages de militaires américains du 517 PRCTattestent de l'utilisation de la tourelle de 75mm par les Allemands au cours des violents combats entre le Col de Braus et le mont Farguet. L'ouvrage est abandonné en même temps que Sospel le 28 octobre 1944, mais avant de le quitter les allemands en sabotent les deux ascenseurs et une partie de l’usine occasionnant de sérieux dégâts.
L'ouvrage est réoccupé et les compte-rendus faits par les troupes américaines d'origine japonaise du 442 RCT qui ont relevé le 517 PRCT en novembre 1944, attestent d'une reconstruction débutée dès fin 1944.
La pénurie d'artillerie et de moyen lourds, réservés pour le théâtre d'opération du Nord Est, facilite la collaboration des troupes américaines avec les services français.
Des essais de tirs au mortier sont réalisés dans les ouvrages de Cap Martin et Roquebrune.
Le massif de l'Authion en octobre 1944
Lors des combats de l'Authion, en avril, les tourelles de l'Agaisen et du Monte Grosso forment une batterie non endivisionnée rattachée au 1er R.A. La relative abondance de munitions de 75mm, au contraire des approvisionnement en munitions d'origine US, fut certainement un argument de poids dans la décision de reconditionner et d'utiliser à nouveau ces matériels. La tourelle de l'Agaisen, ainsi que celle du Monte-Grosso sont très certainement les derniers matériels d'artillerie de toute la Ligne Maginot à avoir pris part à une action de guerre.