Le premier engagement de l’ouvrage dans les combats eut lieu le 20 juin lors de l’offensive italienne et ne cessa qu’avec l’armistice le 25 juin à 0 h 35. Cet engagement consista à l’exécution de tirs d’appui au profit des sections d’éclaireurs skieurs et des avant-postes. La rapidité d’exécution de ces tirs et leur efficacité permirent au SFAM de modifier la mission des avant-postes au cours de la bataille en une mission de résistance sans esprit de recul.

Le sous-secteur de Sospel n'étant pas directement menacé, c'est essentiellement la tourelle qui eut à intervenir. Conjointement à celle du Monte-Grosso, elle formait un groupement d'action d'ensemble d'une grande flexibilité. Elle permit notamment de réaliser des tirs précis et rapides sur les regroupements signalés par les SES et les différents observatoires du secteur.

L’état de la consommation en projectiles d’artillerie de l’Agaisen illustre bien la violence des combats, la tourelle a ainsi tiré plus de 1800 coups entre le 20 et le 25 juin, soit environ 50% de sa dotation théorique avec une activité maximale entre le 23 et le 25 juin où ont été tirés prés de 1400 coups en 36 heures.

Les autres pièces, faites pour le flanquement de la PR, n’eurent pas à intervenir. Le jumelage de cloche du bloc 2 effectua quelques tirs sur des éléments infiltrés en arrière de l’avant-poste de Castes-Ruines.

Pendant les cinq journées de l'offensive italienne, l’ouvrage fut bombardé par de l’artillerie de gros calibre sans réels dommages, les blocs étant surtout criblés d’éclats. Les canons de 305mm qui avaient causé la rédition rapide des forteresses alpines du front austro-italien pendant la première guerre mondiale furent sans effets sur l'ouvrage.

Jusque dans les années 90 subsistait sur les dessus de l’Agaisen l’entonnoir créé par une bombe d’avion italienne, entre le bloc tourelle et le bloc observatoire, qui fut sans aucun dommage pour l’équipage ou les matériels.

 

Rapport du Capitaine Lejeune

Ordre numéro 4